La fasciathérapie est une thérapie manuelle et gestuelle centrée sur le/la client-e, et le développement de ses ressources internes. Elle associe à son approche curative une dimension éducative et relationnelle qui aborde globalement le/la client-e et le/la rend actif/ve dans sa démarche de santé. Elle insiste notamment sur l’unité corps / psychisme, sur la dimension relationnelle du toucher et sur l’importance du mouvement et de la perception dans la santé.
Elle s’inscrit dans le courant des thérapies fonctionnelles ou fluidiques qui sollicitent les forces d’autorégulation de l’organisme. Son action repose sur l’association d’un toucher symptomatique, orienté vers la normalisation des déséquilibres tissulaires, articulaires, crâniens et viscéraux par une harmonisation des structures fasciales, et d’un toucher relationnel qui est à l’écoute de la demande profonde du corps. La main sollicite les mécanismes de modulation tonique, rythmicité interne au coeur des processus de régulation de l’organisme et d’adaptation de la personne.
L’approche manuelle est complétée par une approche gestuelle, une approche introspective et une approche verbale. A travers ces différents outils, le/la fasciathérapeute accompagne le/la client-e à enrichir la connaissance de son corps et de lui/elle-même et à mieux percevoir les relations entre son corps, son psychisme et son environnement. Le/la client-e est ainsi au centre du soin et apprend à mieux gérer son quotidien. Il/elle développe de nouvelles attitudes et manières d’être ancrées dans une meilleure perception corporelle.
Il est à noter qu’elle ne remplace en aucun cas un traitement médical.
La fasciathérapie tient son nom des fascias, membranes qui enveloppent toutes les structures du corps (os, muscles, viscères, système vasculaire et nerveux…) et les relient entre elles, contribuant à leur bon fonctionnement et participant ainsi à la cohérence et à la stabilité de l’ensemble du corps. En tant qu’organe sensoriel le plus important de l’organisme, le fascia est directement connecté au système nerveux central à qui il transmet en permanence des informations proprioceptives, nociceptives et intéroceptives. Le fascia est ainsi largement impliqué dans la perception corporelle, la conscience de soi, les processus douloureux, la régulation des émotions et des grands systèmes.
La fasciathérapie a été développée en France dans les années 80 par Danis Bois, qui introduit le terme fasciathérapie. Physiothérapeute et ostéopathe de formation initiale, aujourd’hui Docteur en sciences de l’éducation, agrégé en sciences sociales et fondateur du CERAP, Centre d’Etude et de Recherches en Psychopédagogie perceptive affilié à l’Université Fernando Pessoa de Porto. Sa biographie relate un parcours de praticien et de chercheur, au carrefour des sciences médicales et des sciences humaines. Ce parcours rend compte de l’évolution de la fasciathérapie : cette pratique initialement ancrée dans le soin et ayant au départ une vocation uniquement curative, a évolué pour s’inscrire dans une démarche éducative et d’accompagnement de la personne dans le déploiement de ses potentialités.
La fasciathérapie trouve son origine dans l’ostéopathie fonctionnelle et s’est développée sur la base de certaines idées maîtresses des pensées de Still (fondateur de l’ostéopathie) et de Sutherland (fondateur de l’ostéopathie crânienne), telles que la présence dans le corps d’un mouvement interne entrevu comme principe d’autorégulation autonome, le fascia considéré comme l’endroit où il faut chercher la cause de la maladie, et l’importance de la libre circulation des liquides.
Aujourd’hui, la fasciathérapie est pratiquée dans de nombreux pays européens, et enseignée en Suisse, France, Belgique, Allemagne Brésil …
La fasciathérapie trouve sa place dans l’accompagnement de personnes souffrant de douleurs aiguës ou chroniques, de somatisations, de mal-être, de stress, etc. Elle répond également à la demande de personnes désirant apprendre de la relation à leur corps et gagner en autonomie dans leur démarche de santé.
La fasciathérapie peut être/est utile lors des situations suivantes :
Troubles musculaires et articulaires :
Comme, par exemple, douleurs cervicales et/ou torticolis, douleurs dorsales, douleurs lombaires et/ou lumbago, sciatalgie, entorses, tendinites, épaules douloureuses, douleurs diverses/raideurs des articulations, …
Troubles de la sphère crânienne :
Comme, par exemple, maux de tête, migraines, sinusites, névralgies, …
Troubles de la sphère viscérale (respiratoire, digestive, gynécologique)
Comme, par exemple, bronchites, toux, constipation, digestion, côlon spastique ou irritable, règles douloureuses, …
Difficultés liées au stress :
Sensibilisation et repérage des signaux du stress ainsi que les troubles qui lui sont liés tels que désordres neuro-végétatifs, troubles du sommeil, fatigue, troubles de l’humeur et états (se sentir dépassé, à côté de ses pompes, …).
Accompagnement et soutien lors de pathologies chroniques :
Comme, par exemple, arthrose, polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie, sclérose en plaques…
Accompagnement plus spécifique :
Dans les grands tournants de vie, comme, par exemple, période de transformation personnelle, naissance, maladie, deuil, …
Le/la client-e est allongé-e confortablement sur une table et le/la fasciathérapeute se met dans une attitude d’écoute et d’intériorisation, afin de favoriser sa perception en direct des mouvements tissulaires.
Dans un premier temps, son geste consiste à mobiliser les forces d’autorégulation du corps, puis il/elle fait un bilan précis des zones de crispation fasciales et par des mouvements lents et des pressions douces et profondes, il/elle redonne au fascia sa mobilité, sa souplesse, restaure l’équilibre fonctionnel de l’organisme, potentialise la vitalité du patient et favorise un bien-être physique et psychique.
La gymnastique sensorielle fait souvent suite à la thérapie manuelle.
Son objectif est de sortir des conditions habituelles d’exécution du geste pour construire un nouveau rapport à ce geste, et ensuite le réintégrer avec ce nouveau vécu dans le quotidien.
Les exercices sont basés sur des principes de cohérence et de coordination entre les différents segments du corps.
L’approche gestuelle peut également être enseignée en groupe.
Cette méditation permet de se reconnecter à soi-même par le média de la relation au corps. Au travers d’un guidage simple, le/la fasciathérapeute facilite la création d’un espace de silence, d’un climat d’apaisement, de stabilité et d’équilibre. C’est un moment pour s’écouter et s’accueillir avec bienveillance autant dans son corps que dans sa pensée.
La méditation pleine présence se pratique en séance individuelle ou en groupe.
L’entretien verbal offre un temps d’échange, au cours des pratiques de thérapie manuelle et/ou de gestuelle, pour décrire et déployer son expérience corporelle. Il permet de mettre des mots sur l’expérience corporelle afin de mieux la comprendre, et éventuellement d’en faire émerger un sens profond, à mettre au service de sa vie.
Le journal de bord est un support qui est proposé pour y noter les expériences vécues pendant les séances. La mémoire de l’expérience vécue s’estompe rapidement si celle-ci n’est pas relevée oralement voir à l’écrit.
Le journal de bord est par exemple très intéressant pour les personnes porteuses de douleurs chroniques, c’est un support qui leur permet de se rendre compte de l’évolution de leurs symptômes.